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Contre l’austérité et la stigmatisation : un appel à la justice sociale

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Nous, Centres Régionaux d’Intégration, sommes témoins au quotidien des réalités vécues par les personnes étrangères et les demandeurs de protection internationale.

Les récentes annonces du gouvernement fédéral nous inquiètent profondément, car elles auront des conséquences directes et dramatiques sur ces publics déjà fragilisés. Derrière les discours et les chiffres, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Les nouvelles mesures d’austérité se traduisent par des coupes budgétaires sévères touchant les populations les plus précaires, alors qu’elles ne sont en rien responsables des déséquilibres économiques. Ces décisions relèvent d’un choix politique favorisant les privilégiés au détriment des plus vulnérables. Par ailleurs, le durcissement de la politique migratoire accentue encore davantage la précarité des demandeurs d’asile et des migrants. Il s’agit d’orientations délibérées visant à affaiblir la solidarité et à fragiliser les services publics.

Chacun devrait pouvoir vivre dignement dans son pays d’origine, sans être contraint à l’exil par la guerre, la pauvreté ou les catastrophes climatiques. Cependant, la réalité est tout autre. Face à cette situation, il est impératif de ne pas fermer les yeux sur les responsabilités de la Belgique et de l’Europe dans ces dynamiques migratoires. Nous continuerons à sensibiliser et à informer : la migration n’est pas un phénomène abstrait, mais une réalité humaine complexe qui mérite un traitement digne et juste.
Certaines récentes annonces nous inquiètent particulièrement. La Belgique a été condamnée à plusieurs reprises pour ses manquements dans l’accueil des demandeurs d’asile. Pourtant, le gouvernement continue de le considérer comme une variable d’ajustement budgétaire. Nous plaidons pour un dispositif d’accueil humain et respectueux.

De plus, des milliers de personnes en situation d’extrême précarité se retrouvent à la rue, sans intervention de l’État, alors que seuls les citoyens et les associations leur viennent en aide. Des mesures restrictives entravent l’accompagnement des migrants, et nous demandons une communication claire ainsi qu’un accompagnement adapté. Le renforcement des restrictions au regroupement familial et l’augmentation du coût de la demande de nationalité transforment la citoyenneté en un privilège. Opposer les populations fragiles entre elles est une tactique politique que nous refusons fermement.

Nous appelons les décideurs politiques à adopter une approche inclusive en luttant contre la haine et les discriminations, en revalorisant les politiques d’emploi et en mettant fin aux discriminations à l’embauche, en respectant l’État de droit et le dialogue social, et en garantissant l’égalité des chances pour tous. Nous poursuivrons notre engagement aux côtés des personnes concernées et des acteurs de la société civile. La justice sociale ne se décrète pas, elle se construit et se défend.

Ce 31 janvier 2025 marque un recul sans précédent pour les droits fondamentaux en Belgique. L’accord de gouvernement « Arizona » place la sécurité au-dessus de la solidarité, en restreignant drastiquement les droits des migrants et des plus précaires. Ce programme vise à faire de la politique migratoire belge un modèle de fermeté, mais à quel prix ? Parmi les mesures les plus choquantes : une réduction drastique de l’accueil des demandeurs d’asile en contradiction avec les engagements internationaux, une augmentation des expulsions et un durcissement des conditions de séjour, la construction de nouveaux centres fermés et l’externalisation de l’asile, la suppression des aides sociales pour les primo-arrivants durant cinq ans plongeant des milliers de personnes dans la misère, et des restrictions au regroupement familial accompagnées d’un renforcement du contrôle des migrants. Ces mesures rappellent les politiques ultraconservatrices adoptées en Hongrie et en Italie.

L’accord « Arizona » menace également l’État de droit en restreignant l’accès à l’aide juridique pour les demandeurs d’asile, en nommant des juges du Conseil du Contentieux des Étrangers pour une durée limitée compromettant leur indépendance, et en augmentant le contrôle sur les communes et les institutions diplomatiques jugées « trop bienveillantes ».

Ce programme ultraconservateur sacrifie l’hospitalité belge sur l’autel de l’obsession sécuritaire. La société civile, les associations et les défenseurs des droits humains refusent ce modèle de repli et de peur. La Belgique restera une terre d’accueil !!!

#Arizona #MesureGouvernement

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