De 2002, je me rappelle avec euphorie l’indignation collective de ces manifestations pour dire : NON au Front National !
En juin 2024, cette nostalgie du début du siècle persiste mais elle a changé de camp. De nombreux citoyens français se sentent déconnectés et méfiants envers les représentants politiques traditionnels.
Les crises économiques et sociales ont conduit à un mécontentement populaire et à une recherche de solutions radicales.
Le Rassemblement National s’est présenté comme le réceptacle de ce mécontentement, offrant comme à chaque fois des solutions simplistes et une logique de bouc émissaire. Et comme à chaque fois, ce sont les immigrés qui en sont les cibles.
On a exploité la mémoire collective et un nationalisme nostalgique proche de Disney land. L’utopie est devenue dystopie. On a mobilisé la peur et la protection d’une pseudo identité nationale. Les discours fascistes ont toujours cherché à polariser et à protéger une pureté nationale fantasmée contre des menaces chimériques perçues. Ces ennemis intérieurs et ces dangers extérieurs.
Rien ne change finalement… Si ce n’est la manière dont on communique. Le RN se présente comme un parti anti-establishment. Il se fait le défenseur de la protection des frontières, de l’identité nationale. Il surfe sur les inquiétudes liées à la mondialisation.
Mais finalement, ce qui ne changera pas, c’est que le RN s’en prendra toujours aux plus faibles, aux étrangers en renforçant les contrôles, en réduisant les droits sociaux, en rendant plus difficile l’accès à la nationalité ou au regroupement familial. Mais aussi, en créant des centres de détentions. Bref : rien de très neuf au regard de l’histoire…
Comme on a pu lire : « les arbres votèrent pour la hache car la hache les avait convaincus qu’elle était une des leurs parce qu’elle avait un manche en bois.
Et moi de me répéter depuis 20 ans, sans cesse, ce refrain qui n’a pas vieilli : « Y’a pas de degré d’inclinaison de mon corps, l’inclinaison de ma tête est une réponse directe à l’inclinaison de mon cœur ».
– Fabrice CIACCIA, directeur du CRIC
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