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Lettre ouverte : l’associatif non-subsidié au bord du gouffre

La Covid-19 et les mesures drastiques qu’impose l’épidémie engendrent une crise profonde, tant sanitaire qu’économique et psychologique. Le secteur associatif n’est pas moins concerné, touché, impacté que les autres. Les constats y sont les mêmes qu’ailleurs : projets en stand-by ou annulés, pertes financières, moral en berne, absence de repères, quête de sens, etc.

L’arrivée du vaccin offre des perspectives encourageantes. Mais nous savons que le retour à une vie « normale » prendra encore des mois. Jusqu’ici, le royaume de la débrouille a permis à certains de maintenir, tant bien que mal, un semblant d’activités. Hélas, avec le temps, les difficultés de tous ordres se font plus lourdes, et les réserves financières s’épuisent quand ce ne sont pas les dettes qui se creusent…

Le secteur non-marchand, auquel appartient le milieu associatif, constitue une part importante de notre système économique et social ; pourtant, les associations non subsidiées font partie des « oubliés » des aides publiques débloquées pour faire face à la crise sanitaire. Si – et nous nous en réjouissons – celles qui sont subsidiées ont réussi à conserver, pour la majorité, leur volume d’emploi et à demeurer actives, malheureusement tout un pan du tissu non-marchand ne dépend d’aucune aide publique. Il fonctionne grâce à des dons (à commencer par le don de soi que font 1.800.000 bénévoles), des appels à projets, du mécénat, du crowdfunding.

Les associations jouent un rôle capital dans la société. Leur implication pour aider à gérer cette crise et ses conséquences en est un nouvel exemple (confection de masques, aide aux plus démunis, soutien aux personnes isolées ou fragiles,…). Pour que leurs activités puissent continuer à s’exercer à l’avenir, il faut les doter de moyens de fonctionnement. La majorité des associations qui vivent sur leurs fonds propres arrivent à court de liquidités. Sans une intervention rapide et efficace des pouvoirs publics, nombre d’entre elles vont devoir fermer. Il existe bien des appels à projets, par exemple, mais ils conditionnent l’octroi de fonds à la mise en place de nouveaux projets. Or, le secteur a déjà grand peine à maintenir et financer ceux qui ont été lancés (et qui sont souvent paralysés), voire à assurer sa propre subsistance.

C’est pourquoi nous plaidons pour la mise sur pied d’un fonds d’urgence pour les associations qui ne bénéficient actuellement d’aucun subside. Une réserve qui leur permettrait, comme c’est le cas pour d’autres secteurs, d’avoir les moyens de survivre, de faire le gros dos, d’entretenir la flamme en attendant des jours meilleurs. Sans quoi, ici aussi, les faillites vont se multiplier – oui, une association peut tomber en faillite –, avec les drames sociaux qui peuvent en découler.

Les associations sont actives dans des domaines aussi variés que le sport, la culture, l’aide sociale, la jeunesse, la santé, la formation, l’environnement, le bien-être animal ou encore la défense des droits et des intérêts. Relancer notre vie, notre société post-confinement sera impossible si ces secteurs se sont écroulés d’ici là. Car ils sont, eux aussi, essentiels au développement, au bien-être et à l’équilibre de chacun d’entre nous.

Source : www.mpa80.be

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