Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a 20 ans
Regard historique et perspectives
Adoptée le 21 décembre 1965, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale visait à donner effet aux principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. L’adoption de cette Convention doit être replacée dans le contexte de l’époque de la décolonisation, fin des années 50 et début des années 60, qui concerne aussi notre colonie belge le 30 juin 1960. Elle constituait également une réaction et une prise de position ferme par rapport au régime de l’Apartheid en Afrique du Sud. Le souvenir des atrocités de la Seconde Guerre Mondiale et la persistance du racisme 20 années plus tard ont également joué un rôle prépondérant.
En Belgique, une première proposition de loi tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme est déposée dans la foulée de la Convention, le 1er décembre 1966, à l’initiative d’Ernest Glinne (PS). De nombreuses associations font alors de l’adoption d’une loi antiracisme un de leurs points de revendication. Mais il faut attendre plus de dix ans avant qu’émane une nouvelle proposition de loi tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie. Le réel coup d’accélérateur sera donné par des événements externes : en 1980, plusieurs attentats racistes et/ou antisémites sont commis à Anvers, Paris, Bologne… Une manifestation nationale est organisée à Bruxelles contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie à l’automne. Début décembre, un travailleur immigré nord-africain est assassiné dans un café, à Anderlecht, par un membre du groupe d’extrême-droite du Front de la Jeunesse. Une nouvelle manifestation est organisée.
Le 30 juillet 1981, la loi tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie, dite Loi Moureaux, est enfin promulguée.
« Loin d’être le policier de la pensée politiquement correcte ou le héraut du consensualisme antiraciste, le Centre se doit d’être avant tout le dénonciateur des zones de non-droit »
(Jean Cornil, premier directeur adjoint du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme)
« La première mission d’une institution comme le Centre, c’est d’amener la société belge à regarder la réalité en face. Non pas s’attaquer aux ‘méchants racistes’ avec de bons sentiments, mais déconstruire l’imaginaire raciste, dissoudre les dénégations et les obsessions qui nous empêchent de nous attaquer aux vrais enjeux de société. »
(Edouard Delruelle, actuel directeur adjoint du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme)
Source : CECLR
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.