La situation des femmes sans-papiers en Europe relève des droits humains les plus élémentaires.
Toutes les femmes ont droit à une vie sans violence.
Il s’agit d’un droit inaliénable auquel renvoient toutes les actions de lutte contre la violence basée sur le genre. Personne ne mérite d’être agressé et toute personne ayant besoin d’aide devrait pouvoir en obtenir. Pour surmonter les obstacles à dénoncer la violence, des mesures assurant un traitement sûr et approprié des survivantes ont été mises en place. Des dispositifs de protection dûment informés et impartiaux ont été créés afin de lutter contre l’impunité et de poursuivre les auteurs en justice. On explique aux femmes que la violence à leur égard est injuste et qu’elles recevront une aide et un soutien immédiats lorsqu’elles prendront la décision difficile de se manifester.
Ce droit et les protections y afférentes ont toutefois été refusés à un certain groupe de femmes. Comme c’est le cas pour la plupart des groupes dont le droit aux droits est remis en question, les femmes sanspapiers sont exclues, défavorisées et plutôt impopulaires. Leur présence dans la société étant jugée illégitime, la violence à leur encontre a été ignorée et l’accès à la justice leur a été refusé. Or, c’est en limitant ces droits et protections fondamentaux que la société déligitimise leur base même.
Tous les États membres de l’Union européenne ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) des Nations unies et sont donc tenus de lutter contre la domination et la discrimination contre les femmes dans leurs aspects sociaux, économiques et politiques. Pourtant, les personnes ayant du pouvoir ou de l’influence ont tardé à réclamer justice pour les femmes sans-papiers en Europe. Il existe même de réelles tentatives de la part de politiciens, voire de prestataires de services, pour justifier que le droit d’une femme à une vie sans violence dépend de son statut administratif et non de son humanité. Populisme politique, instabilité économique, et argumentaires politiques subtils font partie de l’arsenal utilisé afin d’éradiquer ce droit éminemment fondamental. C’est la violence subie par une femme et non son statut qui doit définir la réponse sociale.
Source : PICUM – Plateform for International Cooperation on Undocumented Migrants
144 pages, 2012
La publication est disponible au Centre de documentation.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.